Historique et Patrimoine – 2ème Partie

Historique et Patrimoine – 2ème Partie

La révolution n’a pas provoqué de bouleversements dramatiques dans le village, et a permis au contraire de libérer les habitants des lourdes charges (muage, dime, etc….) qui les accablaient. Un cahier de doléances a été rédigé pour être présenté aux Etats Généraux. Comme partout, dans les années qui ont suivi la révolution, les cloches de notre église ont été descendues pour être fondues et devenir des canons (sauf une qui restait pour avertir les habitants). Une certaine femme Mongeot ne l’entendait pas de cette oreille et s’asseyant sur l’une d’elle déclara « cette cloche a sonné pour mon baptême, elle sonnera pour ma mort ». Force resta à la Loi et la dite cloche fut tout de même emportée.

les cloches de ND de l'assomptionAprès la période révolutionnaire, qui s’est passée sans gros problème dans la région, la nouvelle structure administrative, et la possibilité pour les citoyens de devenir propriétaire de leurs terres ont été le moteur d’une période de prospérité. Le cadastre a vu le jour. La culture de la vigne, principale activité du lieu depuis toujours, devint enfin profitable . La population augmente alors de façon importante.

Le village, jusqu’alors situé dans la partie haute autour de l’église, investit la partie basse et il se construit des maisons plus grandes le long d’un chemin de terre qui deviendra la « Rue Basse », puis la « Grande Rue » actuelle. L’ancienne « Grande Rue » qui traversait le village en passant devant la Mairie devient alors la « Rue Haute ».

Dans les premières années du 20ème siècle, sous la pression de l’Administration, les premiers éléments du modernisme arrivent à Landreville : train, téléphone, électricité.

cpa-ldrvl-la-gareCommencée en 1898, la ligne de chemin de fer Les Riceys – Cunfin sera opérationnelle en 1903. Elle rendit beaucoup de services permettant le transport des marchandises (bois et vins) et des voyageurs. Ainsi il était possible pour les habitants de faire l’aller et retour à Paris dans la journée.

Le téléphone est arrivé, sur l’instance du préfet, sous la forme d’une seule cabine située à la Poste. Il faudra cependant attendre encore 50 ans pour le voir installé dans les maisons.

La fée électricité a fait son apparition peu avant 1910. Elle éclaira d’abord nos rues et n’inonda les foyers que beaucoup plus tard…

L’eau courante est arrivée sur les éviers en 1954, rendant ainsi moins utiles les 96 puits recensés en 1895. Le captage de cette eau était situé à Loches et sa distribution a nécessité la construction du château d’eau de la rue des Fâches.

Ces avancées du progrès n’ont pas empêché la folie des hommes. Les guerres de 1870, 14-18 et 39-45 ont laissé leur lot de misères et de destructions. Au cours du conflit de 1870, les troupes allemandes séjournèrent 48 jours à Landreville. Durant la première guerre mondiale, 150 hommes furent mobilisés et 46 ne revirent jamais le village. En août 1944, la ferme du Fragne, base de la Résistance et lieu de stockage de matériel et de munitions, fut incendiée par les allemands. Son propriétaire, Monsieur Eloire, et sa famille ne durent leur salut qu’à la fuite.

Aujourd’hui, le village présente une certaine prospérité due principalement à l’essor du vignoble. Mais la vigne n’a pas toujours donné ses fruits sans efforts. A certaines périodes, elle ne permettait pas à ceux qui la cultivaient de vivre décemment, et nombreux sont ceux qui ont abandonné le métier et le village. Après une période faste pour la viticulture de 1820 à 1880, le village a vu la vigne et ses travailleurs en grande difficulté jusque dans les années 1960.Ainsi, après avoir compté 1657 habitants en 1852, le bourg avait perdu deux tiers de ses âmes soixante dix ans après. En 1930, il n’y avait plus que 561 landrevillois.

Deux événements ont en effet marqué, au début du 20ème siècle l’histoire de la vigne champenoise : le phylloxéra, insecte ravageur venu d’Amérique par l’importation de plants malades, qui anéantira tout le vignoble français, et l’attribution à l’Aube de l’appellation « Champagne » qui, après les troubles de 1911, ne sera, en fait, définitive qu’en 1927.

Depuis la dernière guerre, le vignoble landrevillois a vu 200 nouveaux hectares se replanter en appellation Champagne, portant le finage viticole à 276 hectares actuellement.

Il reste à Landreville de nombreuses traces de ce riche passé. Elles en font un village authentique et accueillant, ancré dans son histoire et tourné vers l’avenir.

Landreville mérite votre visite.

Les commentaires sont clos.