Historique et Patrimoine – 1ère Partie

Historique et Patrimoine – 1ère Partie

Le village souriant et accueillant que nous découvrons aujourd’hui trouve son origine dans la nuit des temps. Les pierres du village auraient beaucoup à raconter sur la vie des hommes d’ici.

Deux hypothèses ont été avancées pour le nom du village : Landéric, prince mérovingien aurait inspiré le nom de Landreville, ou bien il s’agirait d’une transformation de Landrivilla, nom latin (villa élevée sur une montagne près de la rivière) .

Outre les sarcophages mérovingiens qui attestent d’une présence humaine fort ancienne, les premières traces tangibles du passé se présentent sous forme de restes d’habitations et de voies romaines, avec un passage à gué pavé, et de nombreux objets utilitaires (poteries, urnes, fibules et bagues, sabres et javelots………).

Les plus anciennes constructions encore visibles sont l’église Notre Dame de l’Assomption (12ème) et la chapelle Sainte Béline.

Les premiers écrits sur Landreville datent de l’an 1076 ; ils nous apprennent une donation de propriété faite par Gaulcherus de Landreville à l’abbaye de Molesme.

A partir de 1165, on retrouve le nom de Landreville dans de nombreuses chartes, en particulier relatives à des donations à l’Abbaye de Mores. Dans l’une de ces chartes est évoquée une des plus anciennes maladreries (léproseries) du comté de Bar sur Seine construite par Garin, seigneur de Landreville au lieu dit actuel de « la Maladière », en direction de Loches sur Ource.

L’épisode le plus connu de l’histoire du village est celui de Béline. Le seigneur du village, Jean de Pradines, poursuivait de ses assiduités la jeune fille qui se refusait à ses coupables désirs. Dans un accès de colère, l’horrible personnage lui trancha la tête. Les habitants de Landreville, révoltés par ce forfait, brûlèrent son château.

Le seigneur fut excommunié, et condamné à l’exil perpétuel par le Parlement. La martyre fut béatifiée cinquante ans plus tard et la chapelle Sainte Béline a été construite ensuite sur sa demeure . En l’église Notre Dame de l’Assomption de Landreville, on trouve le reliquaire de la Sainte et un autel réalisé par Bouchardon lui a été dédié.

La guerre de cent ans apporta à Landreville son lot de calamités et de désolations.

En 1410, Landreville étant devenu avec le comté de Bar sur Seine la propriété des Rois de France, une ordonnance royale de Charles VI remplaça la seigneurie par une justice royale.
Pris par les anglais, le village fut donné au Duc de Bourgogne, puis après la paix d’Arras rendu à la couronne de France. En 1572, Charles IX le donne à François de Turpin à la condition qu’il revienne à la couronne en l’absence d’héritier.

Des registres de baptême, mariage et sépulture attestent, dès l’année 1600, de l’existence d’un temple qui accueille la nombreuse communauté protestante des villages voisins , Landreville ne comptant que 5 pratiquants. Le culte s’exerçait dans un bâtiment d’abord situé près de l’église puis éloigné en raison de la trop grande proximité avec le lieu de culte catholique. Landreville et Saint Mards en Othe étaient les deux seuls temples de la région. Sous la pression des autorités catholiques et dans l’impossibilité de prouver la légitimité (création antérieure à l’édit de Nantes – 1598) du temple, le bâtiment fut muré en 1673 et finalement rasé en 1678. Il ne restait plus aux protestants qu’aller pratiquer à Wassy ou Buncey en Côte d’Or.

Les guerres de religions apportèrent aussi leurs successions de malheurs, le village étant tantôt ligueur tantôt royaliste. A cette époque Landreville ne comptait plus que 179 habitants, tous dans le dénuement le plus complet. Au XVIIème siècle, après les dévastations provoquées par les guerres de religion, les habitants sont contraints de vendre les biens communaux. Ils ne sont plus alors que 106.

Landreville fut long à se remettre de ces dévastations.

Un almanach royal précise que le roi Louis XIV a traversé Landreville à 11 heures du matin le 21 février 1668, suivi de 300 chevaux, retour des guerres de Franche Comté. Il dîne le soir à Bar s Seine.

Durant la période qui précède la révolution, le seigneur Landreville, par le jeu des alliances s’adjoint le fief Mailly et le fief Bouverot, pour devenir une seule seigneurie appartenant à des personnages qui s’illustrèrent beaucoup au côté du Roi dans les guerres du XVIIIème (Flandre, Espagne).

Le dernier seigneur avant la révolution, Mr de Landreville, se nommait Joseph Guilpon. Le bourg comprenait alors 267 feux et 1081 habitants.

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